Triath'Long de la Côte de Beauté 2020
Cours petit pangolin, cours !



Après le stage club à Font-Romeu puis quelques entraînements jusqu'à début mars, arrêt des activités, fermeture des piscines et interdiction de courir en forêt même seul. Par contre dans un rayon d'un kilomètre autour du hlm et dans la foule, c’était autorisé... Suivra du télétravail dans un confinement plutôt passif malgré les bonnes intentions, puis l'annulation en série des compétitions. La seule envisagée reste le triathlon de la Cote de Beauté à Royan en septembre, mon premier triathlon Long Distance.

Dimanche 6 septembre, arrivé au camping de la côte sauvage à La Palmyre. Quelques jours pour décompresser mais pas de reconnaissance du parcours car je suis fatigué. Déverrouillage des jambes avec de la cap en forêt, une superbe randonnée sauvage sur le bord de la baie de la Bonne Anse un A/R vélo à Ronce-les-Bains sur une belle route et de la natation en mer sur une plage de La Palmyre.


             

Vendredi 11 veille de course. Sur la route de Royan où je circule comme d’habitude aux vitesses autorisées, je peste contre ces chauffards agressifs qui mettent nos vies en danger. En vacances depuis peu, je suis encore dans le stress des problèmes du travail et d’ailleurs, inquiet aussi de la santé de proches. Il me faudra bien plus de temps pour lâcher prise. C’est alors que sur une portion de route moins fréquentée je ralentie pour éviter mais aussi pour admirer un bel écureuil qui traverse avant de remonter le long d’un grand pin. C’est décidé, je vais essayer de penser à ce petit animal, vif et déterminé, plutôt qu’à tous ces cons. Le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide…

Royan, plus de 58 ans après ! J'y suis passé pour pâques 1962 avec les parents je n'avais pas encore un an. Ma mère comprendra ! De passage à Royan donc, pour récupérer le dossard n° 566 dans une ambiance covidienne malgré la bonne humeur des bénévoles et pour un repérage du site. Le parc vélo est très long, ok pour le rack vélo. Je vois aussi que la rampe de sortie de l’eau est recouverte d’huîtres sur sa gauche, donc il faudra bien serrer à droite. C’est coupant et d'ailleurs certains en feront les frais le lendemain.



Samedi 12 arrivé avant 10h au parc vélo, échauffement avec une cap très cool et retour au parc qu’on quitte quand il ferme à 11h15, direction la plage la combinaison sur l’épaule. Il fait très chaud, j’ai bu un peu mais les wc sont loins et avec une file d’attente… Protocole Covid19 oblige interdiction de s’échauffer dans l’eau, sauf pour certains. On crame au soleil durant trois quart d’heure. Des sas sont organisés par catégories d’âge, avec un départ toutes les trois minutes. Je me place prudemment à l’arrière du sas des plus de cinquante ans, avec les bonnets noirs, la sono hurle, bref vivement que ca démarre. Les catégories d’âges sont différentes de celles de la FFT (par cinq ans), donc on est assez nombreux. On est juste derrière le sas des pros en bonnets jaunes qui partent à 12h. Masque Covid à la poubelle en passant, départ à 12h03, ouf !

Souvenirs « en vrac » de la nat : des groupes espacés puis des percussions par l’arrière quand les plus rapides des groupes suivants arrivaient dans nos jambes sans trop regarder. Une belle vue sur le front de mer puis le port de plaisance, avec un plan d’eau calme malgré un léger courant contraire au retour (sauf erreur de ma part). Mes lunettes mal réglées qui m’obligeront de faire deux pauses sur le dos pour les réajuster. «Nage cool, faut en garder pour la suite, ton premier L», bein oui j’me parle des fois ! L’arrivée en entonnoir telles des sardines serrées dans une boîte, « gaffe aux huîtres à gauche sur la rampe »… C’est toujours étrange ce passage en une seconde du monde aquatique à la position verticale, avec le bruit et la gravité qui reviennent d’un coup. Sono forte, beaucoup de monde, je marche en montant la rampe puis je trottine vers mon emplacement sans vraiment voir grand-chose. Ah si, pour une fois il y a encore beaucoup de vélos dans le parc à T1 et … beaucoup ne tarderont pas à me doubler. Tapis chrono à l’entrée du parc, 42 min 31 sec pour 1,9 Km mais j’ai du nager au moins 2 Km. Ne rien oublier à la transition car il n’y aura que du liquide aux ravitos.


             

Le parcours vélo de 92 Km est magnifique et sur une route fermée à la circulation. Sans reconnaissance préalable pour moi, c'est plus varié que je l'imaginais. Et du monde encore sur le front de mer pour encourager, mais il me faudra plus d’un quart d’heure pour baisser un peu ma fréquence cardiaque. Suivent les bosses avant le ravito de Meschers, je les trouve casse-pattes même si je suis doublé par des bolides. Puis ce sont les marais et les grandes lignes droites où je trouve un second souffle et peux enfin avaler une barre, le mauvais revêtement mais bien signalé vers Barzan, et le tour de l’église à Uzin pour revenir par le même trajet, mais avec le vent de face qui se renforce.

En quittant une seconde fois Saint-Georges-de-Didonne, on passe juste derrière le camping bois-soleil, souvenirs heureux là encore de plus de cinquante ans. Je ne sais plus à quel moment j’ai croisé la tête de course menée par Clément Mignon, futur vainqueur. Pour ma part, avec une estimation vélo optimiste à 3h30' alors que je mettrais 3h55', j’ai eu comme un gros doute pour le semi-marathon à suivre. Le moment où je repense au petit écureuil… Sortir les pieds des chaussures, descendre avant la ligne, ca y est je rentre au parc.



T2, c’est là que le triathlon commence ! C’est tellement vrai mais un écureuil ne peut pas tout ! Ma transition est lente je suis cuit. Il reste un semi-marathon soit 21 Km à courir, avec deux A/R vers St Georges. On sort de T2 par la plage, je marche un peu sur le sable et le speaker ne me loupe pas ! Ca chambre gentiment «Jef au marathon des sables ou la sortie du désert».

Là encore le parcours est magnifique et finalement assez varié avec des portions sur le sable, des montées, la corniche, le petit port et … la longue portion sur le front de mer de Royan, interminable. J’ai chaud et je profite du jet d’eau à chaque ravito. A la fin de la 1ère boucle, surtout ne pas regarder la finish line juste à côté. Au final, une cap avec un chrono de pangolin en 2h40' alors que je pensais mettre 2h. Sans ouvrir la boîte à excuses, je n'avais jamais couru de semi auparavant, donc aucun repère. Alors après 1,9 Km de nat en mer et 92 Km en vélo avec du vent de face et sans drafting, bein... on s'améliorera sur le prochain. Puisque forcément il y en aura d'autres, parole de pangolin.


             

7h26' que j'attends le moment de franchir la ligne... Moment magique et qui restera gravé dans ma mémoire, comme l'arrivée de l'ultra trail des citadelles dans la boue, ou celle de l’I.T.T. avec l'altitude et la neige, celle chaleureuse du trail des mouettes à Seignosse, les arrivées à Genève lors des cyclos Haute Route après sept jours de folie en traversant les Alpes par les grands cols. Mais aussi plus simplement, l'émotion à l'arrivée de mon premier trail sur le parcours bien modeste de la brêche à la Gapen'Cimes en 2011.

Résultats du club Triathl’Aix puisqu’on était trois engagés, sans se connaître, dont le vainqueur Clément Mignon. Classement final 692° / 702 finishers / 777 partants en 7h26', car il y a eu environ 75 DNF (abandons). C’était mon premier triathlon en format long. Sans préparation correcte car je m’y suis mal pris, sans jamais avoir couru de semi-marathon auparavant car trailer dans l’âme, je déteste le bitume et le plat, et comme beaucoup sans compétition en 2020. Alors finisher, je prends ! Dans les derniers arrivés certes mais fiers d'avoir tout donné et terminé. Un triathlon magnifique, une super organisation et ambiance malgré la crise du covid. Chapeau à Royan mais une seule remarque: avec l'attente sous le soleil et un départ à 12h en plein cagnard, j’ai vraiment souffert de la chaleur à ce moment là.



Autres photos ou vidéos à venir si j'en trouve (page publiée le 1X/10/2020). Albums photos sur Facebook perso, ceux de l'organisateur, l'article du journal Sud-Ouest. Ci-dessous la superbe vidéo de l'organisateur TEAM SPORT EVOLUTION, le reportage vidéo de France3, le résumé de CV Movies, les reportages en direct de Royan TV départs (partie 1/3 durée 2h13''), suite (partie 2/3 1h12') et l'arrivée (partie 3/3 24'). Videos Live de Trimax depuis le départ et mon passage devant les tribunes en sortant de T2 (index 5:04:40) où le speaker m'a repéré ! Puis extrait du Live Trimax où je commence le 2d A/R cap et sur le Live IPITOS mon arrivée (index 3:29:18) :





















Partager sur Facebook