TontonTrailers aux Citadelles, les visiteurs
Ils ne sont pas nés d'hier...


Ariègeois cœur fidèle ! Et du cœur il en fallait pour mon premier ultra, heureusement en joyeuse compagnie des TontonTrailers. Sandra, Marco, Jack, Gégé, Gib, Jeannot et Jef engagés sur le 73 Km pour un dénivelé positif de 3600 m. Et les p'tits cœurs : Ricou, Nono, Eric et Olive engagés sur le 40 Km pour un D+ 2000 m, Didier faisant le 20 Km. Hormis un terrain en conditions exécrables, cela fut un magnifique voyage à travers les collines du pays, à l'assaut de ses châteaux cathares. Mais laissez moi vous conter cette épopée héroïque et remontons ensemble les couloirs du temps.

Amicale Intersport du Pays d'Olmes - copyright Sentier Libre Agency






En l'an de grâce 2013, les redoutables TontonTrailers se retrouvèrent à Lavelanet en pays d'Olmes afin de guerroyer bravement. Le roi de France Louis VI dit le Gros avait réuni sur cette terre ariègeoise ses meilleurs compagnons.


Trail des Citadelles 2013, profil - copyright www.trail-citadelles.com

Sur la grande offensive des 73 Km : le comte de Plan-de-Cuques TTMarco, dit le Hardi, et son fidèle écuyer TTJack, dit Jacquouille la fripouille. Accompagnés de Dame TTSandra, dite Nikita, du vénérable TTGibou, dit le mage Eusabius, du sage TTGégé, dit l'ancêtre, de TTJeannot dit le petiot Padawano, et de votre serviteur TTJef, dit le scribe htmlus.

Sur l'attaque frontale des 40 Km, le bon roi sir TTRicou restera en retrait pour veiller sur sa troupe de jour comme de nuit, de jour, de nuit… En effet le samedi, par un étrange sortilège, sir TTRicou s'estoi fracassé le pied lors de l'inspection des remparts de Montségur. Cette troupe sera donc fièrement menée par TTNono, dit le sorcier GoPro, jamais très loin de ses compères TTEric dit l'apothicaire, qui soignera les amputés, et TTOlive, dit le philosophe, encore une bonne fripouille. Enfin TTDidier, dit Enguerrand le balaffré, sur la route des 20 Km où il empêchera toute retraite.

Ors donc, la veille du combat, c'est à l'auberge du Castel d'Olmes que braves et soudards festoient, que les cochons rôtissent et que le vin coule à flot pour un dernier repas. " Montjoie, que les gueuses passent de bras en bras " ! Puis la soldatesque repue rejoignit les bas flancs sous l'œil bienveillant du roi TTRicou: " Bonne nuitée les petiots " !

A l'aube d'une longue journée, le réveil fut dur. Après avoir avalé une maigre pitance, accompagnée de " Pouah, ça puire ", les premières troupes se rassemblèrent enfin sur la place du village. Et c'est à six heures que l'assaut fut donné, les gaillards s'élançant prestement bâtons en main, chandelle au front et les gourdasses bien remplies. Certains chantèrent pour se donner du cœur: " Et on lui pèlera le jonc comme au bailli du Limousin qu'on a pendu un beau matin, qu'on a pendu, avec ses tripes "…

Mais le sarrasin est furtif. Nos troupes eurent beau courir la campagne, point de chariotte du diable, point d'escarmouche. C'est contre Dame Nature qu'il fallu montrer bravoure. Cette infâme boue glaiseuse, quelle sorcellerie. Il y eu moultes chutes, le cul dans la fange. Pouah ! Et comme on dit par chez nous quand la tâche est rude: " Y'a point d'beuf pour tirer ". Nous croisâmes aussi quelques bons-hommes tentant de nous capturer la goulasse dans d'étranges boîtes photos, mais ce fut grande diablerie: " Oh mortecouille ! Ils nous ont peint une tronche violacée et de pochetroné " !

Au poste de garde, la fille du prévot nous tendit de quoi nous rassasier: " Merci la gueuse. Tu es un laideron, mais ta soupette est bien bonne " ! Le Hardi jeta à terre quelques victuailles pour Jacquouille: " Tiens, mon fidèle écuyer ". Puis ils repartirent prestement, en chantoi leur devise: " Montjoie ! Que trépasse si je faiblis " ! De fortes côtes menaient aux châteaux de Montségur, de Roquefixade et autres citadelles. Les Tontons, bien que harassés par ces chemins boueux et sans fin, suivirent vaillamment les pas du Hardi qui les encourageait: " Ce n'est point grave, nous allons la remonter, j'ai grande habitude " !

A Roquefort-les-cascades, je perdis TTGégé mon compagnon de fortune. Le gaillard estoi terrassé par les crampettes, malgré l'antidote contre le pourissement. Aussi dus je me hâter seul d'aller quérir le dernier passage à Raissac. Les jambes lasses de tout ce cheminement, mais je ne puis faire languir plus ceux déjà arrivés... Enfin nous revîmes la bonne citée de Lavelanet. Des marrauds nous firent passer par basses-cours et douves puantes, et c'est les chausses pleines de bouillasse que nous arrivâmes fourbus. "Par Saint-Denis, not'e bon maître pourra être fier de nous. Ah, quel bon sens ce TTRicou ! "

Dame TTSandra mena joli combat parmi les fillottes, et c'est grand honneur pour elle. Quand à Messire TTMarco, autant redouté par ses ennemis que par ses hommes pour son célèbre planté de bâton entre les épaules, il mena vive allure. Les autres chevaliers et vassaux firent à la bonne aventure, certains blessés furent évacués par chariotte. Quelques retardataires durent implorer la grâce du bon roi TTRicou: " On mérite le fouet votre Seigneurie, on mérite le fouet " !

C'est sous une haie d'honneur Tontonesque que votre serviteur arriva sur le parvis et mis fin à cette journée démoniaque. Grand merci aux Dames Yvette, Solange, Sylvie, Chantal, Martine et à la Princesse Elona pour leur patience et leur soutien. Cela réchauffa le coeur. Enfin regroupée, la troupe reprit le chemin de l’auberge pour son lavement et pour bien se frotter le fessard. Et en arrivant au Castel, ils purent humer la bonne pitance…


Que retiendront parchemins et grimoires de cette mémorable épopée ? D'où viennent ils ? Pourquoi sont ils si affreux ? Quel est leur coach ? Que nénni ! Le soir au bivouac, des générations de coureurs des bois se transmettront l’histoire de la guilde des TontonTrailers, osant à peine prononcer ce nom mystérieux, une larme au coin de l’œil. Les Tontons ? Dingue !!!








                           

                               

                               


73 Km D+ 3600m

dossard tonton , tata temps scratch catégorie
  • 31
  • 33
  • 66
  • 4
  • 123
  • 188
  • 91
  • Turzo Marc
  • Casu Sandra
  • Bridet Jean
  • Finkelstein Jean-François
  • Cuynat Gérard
  • Girardot Jacques
  • Ribet Gilbert
  • 10h 37'
  • 12h 31'
  • 13h 27'
  • 13h 35'
  • 69°
  • 199°
  • 270°
  • 276°
  • non classé
  • non classé
  • non classé
  • 21° V1H
  • 5° V1F
  • 120° SH
  • 30° V2H
  • V2H
  • V1H
  • V2H

40 Km D+ 2000m

dossard tonton temps scratch catégorie
  • 986
  • 874
  • 832
  • Di Scala Norbert
  • Garnier Eric
  • Chauvin Olivier
  • 6h 19'
  • 6h 46'
  • 228°
  • 295°
  • non classé
  • 86° V1H
  • 117° V1H
  • V1H

20 Km D+ 1000m

dossard tonton temps scratch catégorie
  • 1288
  • Di Scala Didier
  • 3h 01'
  • 247°
  • 71° V1H





Sur le parcours des 73 Km: environ 466 inscrits, pour 387 partants (?) et 300 classés. C'est mon vingt-quatrième trail en un an et demi, aucun abandon, mais c'est la première fois que je dois lutter contre les barrières horaires. Après avoir quitté le dernier ravito de Roquefort-les-cascades en laissant Gégé, j'ai douté durant quelques longues minutes. Passera, passera pas ? Retour au ravito pour éviter une galère ? Surtout que pour l'instant, c'est du plat avec de longues droites boueuses. Ca cogite dur et je me dis que je n'ai pas fais tout cela pour rien. J'y suis, alors je terminerai en donnant tout ce qui me reste, "j'vais rien lâcher" ! Personne devant, ni derrière, puis je rattrape des trailers et on échange quelques mots. Finalement arrive le village de Raissac et le dernier check point. Ca passe ! Une dame charmante me verse même un café. Le stress retombe mais attention ce n'est pas fini. Il reste cinq kilomètres avec du dénivelé pour arriver avant les vingt heures fatidiques. Alors j'attaque la côte sur un bon rythme, sans m'arrêter et bien cadencé par mes bâtons. C'est mon terrain favori et je me sens bien, fatigué mais heureux. J'évite de penser à l'arrivée pour rester concentré, d'autant que maintenant je passe sur la crête et qu'il y a des pierres à éviter. On se croise avec d'autres trailers, mais tous sont prudents. Enfin l'oratoire, déjà apercu la veille depuis Lavelanet. Ca y est. Le dernier tobogan et sa corde fixe, mais ca glisse finalement beaucoup moins que je le craignais. J'entends des encouragements, des cris "lâche la corde" ! Je débouche sur la rue et allonge la foulée dans un dernier crochet pour arriver sur la place. Le ventre est noué par l'émotion, la tête pleine d'idées qui se bousculent. Juste avant le portique d'arrivée, mes amis me font une haie d'honneur, heureusement je finis suffisamment vite pour que la petite larme de bonheur s'évapore...

Album photos des TontonTrailers: Ricou, Marco, Jef, Nono. Nombreuses photos des trois parcours sur l'album Facebook d'Yvan Arnaud. D'autres photos sur Running Mag. Photos payantes chez Helène Dagues (albums publics, recherche par n° dossard). Bon résumé dans l'article de Trail Endurance Mag, extrait: "Les bûchers cathares ne sont plus depuis 860 ans, et malgré le passage des siècles le mot "enfer" sera prononcé souvent. Pourtant, les cieux auront été cléments pour cette 14ème édition, juste quelques méchantes gouttes pour les premières heures matinales du 73 km, histoire de voir à quoi on a échappé, mais, l’enfer, ce sera bien au sol que les concurrents le trouveront : rares seront ceux qui n’auront pas de boue jusqu’à la ceinture…usant les organismes, et rendant les descentes très techniques.". Le CR de JM2cjc, un coureur sympathique et ... locace !

Encore une superbe vidéo de TTNono, avec un montage sur les arrivées vers la fin. Petit film souvenir de Running Mag TV. Vidéo embarquée sur le 40K par Andre Gay - ded31. Clip officiel Trail des Citadelles 2013 (uniquement le 40K à Montsegur, Nono passe à 1:20) par John Peyre. Et pour finir le montage excellentissime de Yvan Arnaud :




      



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