8 novembre 2015 : troisième fois cette année que je me rends à Bédoin pour gravir en vélo le mont Ventoux (1912 m). D’abord la découverte en avril avec Ludo, puis en mai avec les amis de Luisa et le mistral. Mais cette fois il s’agira d’enchaîner les ascensions des trois versants : sud par Bédoin, nord par Malaucène, sud-est par Sault. C’est le défi des Cinglés du Ventoux, officiellement 137 Km et dénivelé positif de 4400 m. Epreuve individuelle avec une carte à faire tamponner aux villages ainsi qu’au sommet, mais en cette saison les deux commerces du sommet sont fermés. C’est aussi une façon de clore en beauté ma quatrième saison de compétitions (bilan & vidéo à faire), même si la fatigue est là avec un système immunitaire "un peu bas". Le week-end s’annonce ensoleillé et sans vent. Je passerai la nuit précédente à l’hôtel La Garance à Sainte-Colombe situé à environ quatre kilomètres de Bédoin, petit hôtel avec un accueil sympathique.
Levé à 5h pour un départ à 6h47, direction Bédoin où un boulanger apposera un premier tampon sur la carte. Le vélo est lourd avec deux grands bidons remplis, kit de dépannage complet, smartphone, lumières, ravito pour tenir huit à dix heures, vêtements de protection, petit sac-à-dos, etc. Le défi solo est un peu du différent du défi avec véhicule d’assistance mais la satisfaction au retour n’en sera que plus grande ! Je quitte Bédoin à 7h. La première montée passe très bien. Rouler la nuit ou dans la pénombre donne une appréciation différente du temps. J’aurais du me lever encore plus tôt. L’aube est splendide, le ciel passera par un mélange d’azur, de blanc et de rose. J’ai préféré l’ensemble cuissard et manchons au collant, tant mieux car il fait bon. J’arrive serein au chalet Reynard, avec une courte pause ravito avant l’assaut final. Le soleil magnifie les paysages et il n’y a pas grand monde pour l’instant. Heureux d’être là malgré une petite forme.
Photo du premier passage au sommet à 9h23 puis je me couvre bien pour la descente versant nord qui sera froide et humide. Je reste prudent en descendant sur un revêtement refait par endroit mais pas du tout roulant. Enfin le soleil réapparaît juste avant Malaucène. Nouveau coup de tampon chez une fleuriste, bidons rechargés, ravito avalé et vers 10h j’attaque l’ascension nord que je viens juste de découvrir. Humide, longue, une partie centrale sans intérêt, je l’ai trouvé pratiquement aussi dure que la face sud mais moins plaisante. Peut être l’effet seconde montée et aussi le nombre de véhicules qui augmente. Et de deux, il est 12h44. Courte pause photo et ravito. Je me couvre bien même si je m’arrêterai encore un peu plus bas au chalet pour me dévêtir, l’air étant nettement plus chaud en face sud. Beaucoup trop de voitures et de motos cette fois, prudence dans la descente. Au chalet je prends la route de gauche direction Sault. C’est nettement plus calme et là je profite d’une forêt éclatante de couleurs. Quelques champs puis une courte montée pour rejoindre le village de Sault à 13h40. Je prends le temps pour ce ravito car je commence à être cuit et il reste encore une ascension.
Logiquement, on garde la montée depuis Sault pour la fin car c’est la moins difficile. D’abord des champs et un long passage en forêt, sans gros pourcentage, puis la partie finale commune avec la face sud : les six kilomètres depuis le chalet Reynard. Une bonne crampe dans la forêt m’obligera à faire une pause non prévue mais finalement bien agréable. Au niveau du chalet je retrouve la «civilisation», enfin ce qu’elle sait faire en terme de pollution et de frime. A tel point que je me dis plus jamais le Ventoux un dimanche après-midi !
Troisième sommet à 16h15, avec un peu plus de vent. Je me couvre bien pour la dernière descente. Soyons clair, elle sera rapide mais dangereuse, avec des voitures doublant les cyclistes juste avant les virages pour ensuite enfoncer les freins… Après l’énervement, je passe le chalet Reynard et ralentis un peu. Cette partie est plus étroite, les arbres, la pente, mieux vaut ne pas tomber. Voilà Sainte-Colombe et l’hôtel où ma voiture est garée, il est 16h45. Parti ce matin pratiquement dix heures plus tôt, le Garmin indique 137 Km D+ 4991m en 8h24' (auto-pause, altititudes corrigées). La fatigue est bien là. J’hésite un instant à passer une nouvelle nuit à l’hôtel mais finalement je rentre sur Aix, puis vélo sur l’épaule dans l’escalier, les voyages forment la jeunesse… Officiellement déclaré cinglé n° 8822. Je comprends mieux maintenant pourquoi cette confrérie s'appelle les Cinglés du Mont-Ventoux !
26 juillet 2015 : mistral prévu, mistral présent. D'où une sortie vélo dans le secteur est du Lubéron, en supposant y être un peu moins exposé. Effectivement, sauf au départ d'Aix à 5h30 où le vent frais me fera douter sur la longueur de la sortie, ainsi qu'au retour depuis Grambois.
Passons sur les routes pourries et accidentogènes vers Pertuis et Grambois, avec entre autre des nids de poules voir d'autruches. Retenons plutôt une bonne surprise avec des revêtements corrects sur des routes perdues en pleine cambrousse, comme cette belle côte sortie d'Aubenas-les-alpes direction Saint-Martin-les-eaux: bon revêtement, encore de l'ombre mais sans vent, des lacets à la pente idéale remontés en danseuse pour le plaisir. Les belles sections: montée sud au col de l'Aire en passant par Vitrolles-en-Lubéron mais attention à la descente jusqu'à Cereste (ravito), une partie plus sauvage en quittant la route de Forcalquier: Reillanne, Aubenas, Saint-Michel l'observatoire (ravito), ainsi qu'au retour direction la Bastide-des-Jourdans. Montées sublîmées par la lumière du petit matin, seul le roulement régulier du vélo s'ajoutant aux champs d'oiseaux. Puis section défoncée vers Grambois (aller et retour), mais parfaite vers la Tour-d'Aigues, alors que Pertuis c'est Beyrouth. J'me comprends ! Une fois passé le pont sur la Durance (interdit aux vélos, prendre le couloir dédié mais mal indiqué dans la circulation), j'avais prévu de rentrer par le Puy Sainte-Réparade afin d'éviter la route fréquentée (mal fréquentée !) et dangeureuse. Mais j'ai eu la flemme de faire encore une section vent de face et seul, je suis donc resté sur la nationale assez stréssé et regrettant mon choix... J'ai eu le temps de repenser à cette photo où on voit un cyclotouriste ayant installé à l'arrière une barre plastique indiquant le mètre cinquante à respecter hors agglo. Enfin une "pause refresh" à Venelles dans la famille, je passais à moins de 100 m, cela ne se refuse pas.
Une belle sortie dans des paysages magnifiques, surtout au petit matin. Sortie qui s'est bien déroulée malgré le mistral et une erreur d'orientation de ma part, erreur m'amenant sournoisement au carrefour avant Reillanne. Il a donc fallu que je monte la grande côte descendue si naïvement avant-bras sur le guidon en position tri... Environ 147,5 Km et un D+ de 2069 m en 6h13' (auto-pause) à 23,7 Km/h. On verra demain soir pour un circuit vélo court en post-fatigue. Ensuite, il restera juste deux week-ends pour placer efficacement un bloc montagne de 2/3 jours avant la HR.
14 juillet 2015 : la France est un beau pays mais un pays de gros cons et aujourd'hui c'est leur fête ! Contraint depuis environ un an et demi de passer du trail au vélo afin de préserver ce qui reste du genou, j'ai découvert et appris à aimer ce sport. Mais j'en ai marre de risquer ma vie sur les routes parce que 90% des conducteurs, non content de ne respecter ni la loi ni les autres, mettent en péril des usagers comme les cyclistes. Et encore je ne compte pas les motos. Alors désolé mais aujourd'hui je n'ai pas l'âme d'un poête, pas de photos ou de gazouillis, on va mettre les noms sur les faits: des criminels. Hommes, femmes, jeunes, vieux, grosses ou petites voitures. Mais statistiquement, il doit y avoir une sacrée proportion d'impuissants dans les voitures dites de sport, celles qui coutent cher telles ces porches des adeptes de ferdinand le nazi. Comme ces putains de porches nous frolant il y a deux jours dans la côte à l'entrée de Gordes. Encore des britishs faisant une course sauvage ? Leur égo sans limite refusant de perdre prudemment deux ou trois secondes quitte à nous foutre en l'air au passage (je roulais à ce moment avec un autre cyclo). Comme la connasse blonde dans une luxueuse voiture rouge qui téléphone arrêtée au stop (authentique) et qui me coupe la route au moment où j'allais passer... Comme le connard qui me double juste avant un petit rond-point (piscine Aix, là ou il y a des parkings partout) pour ... se rabattre devant moi et se "garer" dans le rond-point histoire d'aller chercher ses clopes ou d'enfiler son pastis. Juste le temps de passer à sa gauche en l'engueulant et en claquant une bonne frappe du poing sur son toit au passage pour ne pas me prendre la portière dans la gueule. Ce n'est pas ma réaction habituelle car je me méfie des lâches en voiture, j'ai déjà vu des énervés frôler des cyclistes prêt à les renverser, sans parler des conduites sous drogue, alcool ou médicament, et sans permis ni assurance. Donc prudence. Mais aucun policier, aucun gendarme, aucune autorité. Rien, nib, quedal, shoum davar ! Des mois que j'aligne des centaines de bornes et je peux compter sur les doigts des mains ceux que j'ai croisés. C'est le règne du "moi, ma gueule, mon nombril". Aucune sanction, on laisse des criminels ordinaires faire des milliers de blessés graves et de morts chaque année, comme une acceptation d'un mal français. L'époque est à la fuite, à la renonciation, valeurs, honneur et courage deviennent des denrées rares. Et malgré cela, on croise encore des cyclistes sans casque... Comme je regrette le temps du trail où j'allais parfois seul loin en campagne ou dans la montagne sans que des furieux tentent de me tuer. Ah si, j'oubliais ces gros cons de chasseurs, fallait vraiment les éviter ceux là ! Ni pauvre petit Calimero ni atteint de paranoïa aigue, alors idées noires ou simple constat ? Il y a peu, le temps passant, j'ai rédigé un testament précisant entre autre mon refus catégorique de donner mes organes. Les connards de tout bord m'auront pourri la vie, et je ne parle même pas ici de la vie en HLM ou des petits chefs et autres suceurs de bites au travail, manquerait plus que je leur refile une pompe cardio en parfait état ! Ah oui, en plus de risquer involontairement ma vie j'ai aussi fait du vélo ce matin là... Même sortie que le 28 juin, Aix Puyloubier Rians retour par le col du Cengle, soit environ 89 Km D+ 1400 m en 3h26' à 25,9 Km/h de moyenne. Bon on va rester positif, ce coup de gueule m'aura coûté moins cher qu'une séance chez le psy. N'empêche, certains jours j'échangerai bien mon vélo contre un Merkava approvisionné ! |
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28 juin 2015 : de retour de l'Oisans, un sortie vélo pour s'aérer un peu, du "pas trop long pas trop loin". Avec toujours un problème bizarre depuis que j'ai monté les nouvelles roues Mavic: dans les côtes debout en danseuse, quelque chose semble freiner le vélo si je porte le poids sur l'avant. Il faudra tester avec les freins débridés. Sortie de 3h28' pour 89 Km et D+ 1351 m à 25,6 Km/h de moyenne. Sinon je voudrais pas faire la rubrique "chiens écrasés" mais ce matin en haut des 19 virages, j'ai été dépassé par six à sept porches et une ferrari. Jusqu'à là rien d'anormal ! Mais en plus du bruit, des gazs d'échappement et de la vitesse folle sur cette petite route, ces criminels ont mis en danger la vie de tous. J'en ai vu un doubler en haut d'une côte sans visibilité. Quelques kilomètres plus loin, je croise une voiture "civile" dans le fossé, des débris sur la route, personne dedans... Qu'on se rassure, j'ai aussi vu des gendarmes: planqués dans leur Kangoo en attendant que les criminels repassent, on sait jamais ! |
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3 mai 2015 : reconnaissance partielle du grand parcours des Boucles du Verdon qui aura lieu le 24 mai au départ de Gréoux-les-bains. Nuit courte pour partir d'Allemagne-en-Provence vers 7h20. Juste une semaine après la cyclosportive "La Provençale 136K", ce sera aujourd'hui une sortie longue mais relax avec un travail plus intense par section, principalement dans les côtes.
Echauffement par Montagnac sur une belle petite route déserte. Après une déviation puis une erreur d'orientation vers les antennes, j'arrive directement à Moustiers. Je refais le plein d'eau en montant dans ce village à flanc de colline qui s'éveille paresseusement. Peu après Moustiers on rentre dans le vif du sujet. D'abord le col de l'olivier qui se monte bien et dans un très beau cadre, finissant sur une route en balcon. Puis le col d'Ayen moins agréable et qui tarde à arriver, à moins que ce ne soit moi qui tarde ! Il faudra faire attention au retour côté falaise car il y a des pierres sur la route. Enfin une descente jusqu'à La Palud et une courte pause ravito.
On traverse ce village où la densité de grimpeurs semble aussi forte aux terrasses des cafés qu'en falaise pour attaquer progressivement le chemin des crêtes, avec ses fameux belvédères. Jusqu'au second ça monte bien même s'il fait plus chaud, ensuite c'est un peu plus raide et tout aussi long. Au troisième belvédère je pose le vélo pour admirer ces falaises et les souvenirs reviennent. Environ 35 ans plus tôt, un stage falaise qui m'avait impressionné avec Pschitt: des grandes voies (la demande), les rappels tournoyants dans le vide pour rejoindre le bas de la falaise, les relais sur coinceurs qui grincent, des couleurs fabuleuses, le vent le long du vide... Ouais je sais, la photo de 1979 date un peu.
Retour vers le futur et j'entame prudemment la descente, toujours avec des pierres par ci par là, toute sortie de route étant déconseillée... On traverse deux tunnels assez courts, heureusement car je n'ai pas de lumière. Passé un chalet le retour vers la Palud se fera en montant presque jusqu'au village. C'est le moment de profiter d'une belle fontaine et de remplir les bidons car la sortie du village passe par une côte sérieuse. Après le col de l'olivier la descente est rapide mais la circulation se fait plus dense, voitures, motos. Le contraste est toujours dur entre l'effort soutenu mais au calme du matin et cette cohorte pétaradante puante de diésel et de connerie. Combien de voitures doubleront dans cette descente juste avant un virage pour freiner fortement devant le vélo ! Après Moustiers, c'est vent de face alors je rentrerai directement par Roumoules et Riez.
117 Km pour un dénivelé d'environ 2100m en 5h24' en auto-pause. Et pour varier les plaisirs, week-end prochain en mode trail avec mes TontonTrailers, histoire de vérifier si je peux encore courir un peu (plus de footing depuis mi mars). Puis un gros défi au Ventoux avec des amis, "c'est du lourd mais j'peux rien dire" !
13 avril 2015 : lever à 5h pour récupérer Tonton Ludo à Perthuis à 7h. Le grand jour avec notre première ascension du Ventoux en vélo, qui plus est par la face sud. Depuis Bédoin, départ tranquille à 9h10 pour un tour d'échauffement par Crillon-le brave, superbe village supendu. Après 32' de vélo, on est fin près, chauds comme la braise pour ... traverser à pieds le marché de Bédoin entre les saucissons et les fromages de chèvres ! Ouf, sortie du village j'appuie sur la touche LAP du Garmin et c'est parti pour une montée de 21,5 Km avec un dénivellé de +1610 m et une pente moyenne à 7,5% (12% max dans certains virages). Selon les sources ces chiffres diffèrent un peu mais c'est du costaud.
A Saint-Estève, dernière pause et je tombe la veste. Arrive le fameux virage où commencent les difficultés. C'est raide mais c'est juste le hors d'oeuvre... Heureusement on traverse une superbe forêt pratiquement jusqu'au chalet Reynard. Le temps est beau même si un peu de vent nous attendra sous le sommet. Ludo me paraît façile, pas étonant pour un champion de trail. J'essaye de ne pas trop me faire distancer par le minot mais ma priorité est de gérer l'ascension. J'ai oublié la ceinture cardio, alors "j'écoute le moteur" et c'est très bien comme celà. Le plus dur reste la continuité d'un tel effort. Pas de palier sauf au chalet, ma seule pose depuis Saint-Estève pour enfiler une veste et ravitailler. Ludo arrive au sommet avant moi, avec un bon chrono mais l'air de rien comme toujours. Il redescendra même me rejoindre pour les derniers lacets. Ce qui me rassure c'est que Ludo aussi a trouvé cela costaud ! On vient de comprendre ce qu'est une ascension Hors Catégorie.
Au Garmin et sauf erreur, ce segment Bédoin (283m)- Ventoux (1911m) m'aura pris environ 2h13' hors pause à la moyenne de 9,5 Km/h, vitesse ascensionnelle de 697 m/h. Vue superbe sur les alpes et la Provence, la vue plongeante sur les lacets et les fourmis qui grimpent en vaut la peine. On se ravitaille, photos souvenir et surtout on se bâchent pour la descente. Etant donné le bon revêtement, le peu de voitures (privilège du lundi) et l'inclinaison de la route, la descente promet d'être assez rapide, même si on va rester prudents. En 20 minutes, on rejoint sans forcer Saint-Estève, on passe alors d'un temps frais au sommet à la chaleur des flancs sud au pieds du Ventoux. Au total 54 Km en 3h11' pour un dénivelé de +1767m.
Assez fatigué de retour à Aix, j'avais un peu abusé la veille du Ventoux avec une sortie vélo de 3h à la Sainte-Victoire (tests GoPro). Belle sortie exigeante mais j'ai un bon aperçu de ce qui m'attends en Aout et de la préparation à continuer. Mais déjà en écrivant ces lignes, l'envie d'y retourner est là ! Alors prochain RV probablement le 16 mai avec le défi des Cinglés du Ventoux pour l'association Les amis de Luisa, les trois montées différentes dans la journée et le double pour Christian Haettich... Petite précision, cette superbe vidéo ci-dessous, bein c'est pas nous, c'est Mike Cotty de ColCollective !
07 février 2015 : Samedi, c'est Shabbat. Faudrait pas faire de vélo ce jour là, trop de cons sur les routes ! Mais bon ma petite reine a des fourmis dans les jantes. Direction le versant nord de la Sainte-Victoire et son col des Portes, puis aller/retour à Rians, enfin retour par le col du Cengle. Encore du vent, moins fort que le week-end dernier, mais de l'air plus froid. Au col des portes, je croise des parapentistes du club de Puyloubier qui montent au pic des Mouches pour décoller, ils y trouveront de beaux thermiques. On échange quelques mots, je n'ai pas encore voler cette année alors prudence à la reprise ! 80 Km D+1241m en 3h44'. |
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23 novembre 2014 : sortie longue entre Lubéron nord et flanc sud-est du mont Ventoux. Apt, col de Murs, Vénasque, Malemort, Villes-sur-Auzon, gorges de la Nesque, Sault, chalet Reynard, Sault, St-Jean, St-Saturnin, Apt. L’idée m'est venue en lisant cet article, bien illustré, tout en allongeant le parcours. Normalement c'est encore ma période Chamallow, m'étant fixé un entraînement progressif et spécifique à la H.R. à partir de janvier 2015. Mais bon, de temps en temps une sortie commando ça vous change les idées ! Partir seul dans la nuit pour une journée longue avec un effort physique soutenu tout en découvrant une région et gérer les inconnus car il y en aura...
Levé à 4h30, je quitte un parking au centre d'Apt vers 7h45 sous un ciel couvert et une température trop douce pour la saison. La météo annonce un ciel voilé avec éclaircies et un vent SE de 11 Km/h en moyenne. Le sac à dos est conséquent: de quoi me protéger du froid, de la pluie, réparer si j'y arrive, les ravitos, la carte, une pharmacie minimale, les lumières avant et arrière car je prévois un certain temps sur le vélo... Direction la première gâterie du jour avec le village de Murs puis son col au K22. Rien de méchant, je termine l'échauffement et tombe le blouson, tout en profitant des superbes couleurs d'automne. La descente du col de Murs sera pénible car sur une route étroite au revêtement trop usé, avec énormément de vibrations. Surtout ralentir et bien serrer le guidon. Ce sera l'aspect le plus pénible de cette sortie, l'état lamentable des routes, à l'exception du Ventoux depuis Sault.
Un peu de plat vers Venasque d'où on voit enfin le géant de Provence au fond, mais qu'est ce qu'il est loin ! Suit une montée à peine perceptible au début vers Malemort et Villes-sur-Auzon, montée qui s'accentue ensuite mais sans gros pourcentages sur une belle route en balcon. Les gorges de la Nesque se creusent de plus en plus avec parfois un aspect "verdonesque". Plus on se raproche du belvédère, plus le paysage devient intéressant, on passe aussi à travers des roches percées. Globalement ça monte durant des dizaines de kilomètres, pratiquement jusqu'à Sault à l'exception d'une courte descente entre le point haut des gorges et Monieux. Pas de problème car je suis là pour cela et j'adore grimper en vélo, mais j'aurai un léger vent de face (estimé à 10/15 Km/h) sur presque toutes les gorges, vent se renforcant vers Sault au K80. J'y arrive plus fatigué que prévu, c'est l'endroit que je m'étais donné pour décider de la suite du parcours. Ventoux ou pas Ventoux ?
J'essaye d'être raisonnable mais il y a comme un aimant qui attire les grimpeurs vers ce sommet. Bidons remplis je prends la route du Ventoux en poussant un cri de joie une fois sorti du village, content de ma décision. Mais aussi avec le ventre un peu noué, car tenter le géant chauve à cette heure fin novembre (départ Sault vers 13h), ca va être la guerre dans ma tête. D'ailleurs voila mon p'tit ange "T'as vu l'heure ? T'es con, c'est trop tard. Retournes chez toi, va faire noir bientôt, la nuit, les loups, etc". Heureusement mon p'tit diable a été plus balèze "Te stresse pas Nounours, t'as de quoi bouffer, boire, te couvrir, c'est génial, éclates toi, profites. C'est ici et maintenant !". Et j'ai eu raison, le ciel se dévoile après Sault laissant le soleil chauffer un peu. De plus cette route est réellement superbe, pour une fois avec un très bon revêtement, environ 20 Km depuis Sault en montée régulière et qui ne dépasse pas les 7%. La seule difficulté étant la continuité de l'effort, sans véritable palier pour souffler. Il m'aura fallu environ 1h35' à moins de 12 Km/h pour ce segment.
D'abord les champs de lavandes (l'été) puis la forêt, mais alors là c'est vraiment long et mon p'tit ange réapparait "Arrêtes tout, t'es barge ou quoi ?" puis le p'tit diable tente de négocier "Montes au moins au chalet Reynard". Il avait raison Mephisto car sorti de la forêt je retrouve un second souffle, j'ai un développement qui me convient, me demandez pas lequel je n'y connais rien et je m'en fous puisqu'il me convient ! Crevé mais heureux d'être là, me surprenant même à mouliner avec plus de puissance. Enfin le chalet Reynard au K100 vers 14h30 où je ravitaille (bar fermé). Le sommet du Ventoux aurait été la cerise sur le gâteau mais je fais demi-tour. Sage décision car il reste encore 50 Km rien que pour rentrer et le vent n'a pas faibli. Laissant le géant lunaire, magnifique, qui semble à portée de main mais ce n'est qu'une impression, je repars avec une demi-cerise et la promesse d'y revenir lors d'un circuit plus court.
Descente rapide sur Sault avec un bon revêtement, mais je reste prudent car le vent souffle de côté. Dernier remplissage de bidon à Sault et direction la route D943, un panneau indiquant Apt à 29 Km. Encore une grosse montée vers Saint-Jean, dans laquelle le mauvais revêtement ne me gêne pas trop mais ensuite ... un calvaire ces vibrations dans les faux plats et la longue descente de la forêt de Javon. Mal au dos, des fourmis dans les mains malgré les gants. Il est clair que très peu d'élus ou de politiciens font du vélo sur nos belles routes défoncées ! Dernière côte avant Saint-Saturnin et c'est là que la première crampe du jour fait son apparition, brutale la garce ! Arrêt pleine côte, je n'aime pas mais il faut s'étirer, boire encore, ca se calme. Passé le village je sors les lumières, il reste environ 10 Km mais avec plus de voitures. Enfin le panneau d'Apt et le parking. Au Garmin 155,7 Km pour un dénivelé de +3003 m (mais +3603 m sur Strava ?) en 7h08' de vélo, à une moyenne de 21,8 Km/h pour une sortie de 8h40' avec les pauses. Ouf, fatigué mais pas épuisé, des images plein la tête. Voir YouTube pour des vidéos d'autres cyclistes dans le secteur, les parcours et les saisons sont différents mais on retrouve l'ambiance. Pas une sortie de tarlouzes tout ca !
2 novembre 2014 : départ à 7h31 pour reconnaître le parcours de la La Provencale qui aura lieu le 26 avril 2015. Mais pour Mr Garmin qui n'aime plus les départs matinaux, ce sera vingt minutes plus tard (pertes du satellite, chrono sournoisement stoppé...). Donc en données corrigées et au départ de l'appartement, c'est une sortie d'environ 143 Km depuis l'appartement, avec un dénivelé de 1880 m en 6h23' de vélo soit 22,4 Km/h de moyenne. La voiture balais passera à 20 Km/h, j'ai intérêt à bien m'entraîner pour rouler au moins à 25 Km/h en moyenne. Pas évident car passé Saint-Anthonin le revêtement est souvent très usé, pénible voir dangereux dans les descentes: col du Sambuc, entrée sur Aix avec des nids de poule... D'un autre côté, en roulant seul avec un vent de face sur les grandes lignes droites vers Ginasservis, on fatigue bien plus vite. Alors lors de la compétition, j'espère bien profiter de l'effet peleton et me trouver un groupe où on relaye tous ! |
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19 octobre 2014 : reconnaissance du grand parcours de la cyclosportive les Boucles du Verdon, soit 155 Km et un dénivelé positif de 2600 m annoncés sur le topo. Plus long est le chemin, plus grande sera l'aventure ! Réveil à 4h du matin afin de rejoindre Barrême où je me gare pour finalement pour décaller à 8h du matin, le clocher de l'église confirmera. Mouais, l'aventure a commencé sous une fine bruine, suffisante pour tremper le bonhomme. Pas grave, heureux d'être là pour une longue journée sportive dans un cadre superbe, protection et ravitaillement dans le sac à dos. Enfin superbe, quand je le verrai le cadre parce que pour l'instant c'est la purée de pois. Et c'est vers Clumac qu'un putain de clébard hargneux décide de me niaquer le mollet droit. Juste le temps de décaller le pied pour lui envoyer en pleine tronche, ça l'a bien calmé, m'enfin ! Plus tard sur la petite route menant au col du Défend je croiserai deux gros chiens patoux sans qu'ils ne bronchent. Débonaires, ils ont simplement remué la queue en s"écartant doucement quand je leur ai parlé, comme quoi les chiens sont bien le reflet de leur maître, connerie ou empathie...
Tartonne dépassé, j'attaque tranquillement le col du Défend, sans difficulté mais sur une route étroite au revêtement usé avec parfois des cailloux coupants, donc attention aux pneus. Au-dessus de la mer de nuages alors que la vallée paresse encore dans la bruine, je retrouve le doux soleil d'automne. Comment décrire la nature en cette saison et les arbres aux couleurs éclatantes que je croiserai durant toute la journée ? Je croiserai parfois de vrais bombes fluorescentes, jaunes, oranges, rouges ! Descente du col en restant bien couvert et on arrive à Saint-André les Alpes par de grandes droites dans la forêt de l'Issole. C'est une vallée à l'ombre, froide et humide car longeant la rivière. Ouf, je retrouve du soleil à Saint-André.
J'empreinte alors un axe avec plus de circulation en direction de Thorame Haute (route de Colmars), mais un dimanche en cette heure matinale c'est sans problème. La seconde ascension, le col de la Colle Saint-Michel, est déjà plus sérieuse. Sous le soleil filtré et dans le calme d'un hameau isolé, je ferai une pause collation. Qu'est-ce que je peux engloutir dans une sortie longue ! Terminés les fruits déshydratés de Soustons. J'entame alors la descente vers Annot sur une route parfois étroite mais, l'heure aidant, avec un peu plus de traffic montant. Avec l'invité surprise en sortie de virage et au milieu de la chaussée: mèmère et son panier à champignons, seule au monde ! Le temps d'hurler pour ne pas ramasser mémé sur le vélo... Un autre coup de gueule pendant que j'y suis, durant cette journée je croiserai pas mal de motards en groupes. Motards coupant la route dans les virages sans visibilité et surpris de me voir mais rectifiant à peine leur trajectoire. Cela aurait donné quoi si j'étais une voiture ? Alors sans généraliser car il n'y a pas que des cons sur terre (rassurez moi ?), quelle puanteur et quel bruit ces motards avec très souvent des pots non homologués.
Vers Annot, la route passe sous une belle falaise dont le rocher et les formes ne ressemblent en rien au calcaire des gorges du Verdon. J'ai tout de suite pensé aux falaises de Buoux dans le Lubéron, celà donne envie de grimper mais pas aujourd'hui, j'ai ce qu'il faut merci ! Troisième ascension du jour avec le col de Toutes Aures, sur la N102. C'est une section plus fréquentée, heureusement sans pente raide mais parcourue contre un léger vent de face et qui restera comme le seul moment pénible de la sortie. Sa descente débouche sur Saint-Julien et la retenue du lac de Castillon. D'abord aperçu depuis le haut, ensuite longé de près durant quelques kilomètres, l'eau est d'une couleur magnifique, avec un effet apaisant. Et ça tombe bien car ensuite il faut grimper la côte bien raide menant à Demandolx. Je suis certain que vous aussi découvrez le nom de ce bled perdu. Suivra encore une descente technique sur une route très étroite demandant beaucoup de vigilance, puis la route menant à Castellane qui sera sans problème.
Ravitaillement avant de grimper le dernier col, le col des Lèques, qui ouvre la porte au retour sur Barrême. M'enfin la porte je l'ouvre doucement car dans cette ascension je commence à couiner et une courte pause avec collation me fera du bien. Comme quoi dans ces sorties longues il ne faut pas hésiter à s'arrêter un peu et à s'étirer. C'est aussi celà gérer sa course, comme en trail, adopter un rythme d'ultra pour tenir longtemps et finir. Au col le Garmin bug avec touche bloquée, la trace est coupée, tant pis je bricolerai les fichiers gpx plus tard. Une longue descente, parfois à travers des roches percées, puis de grandes lignes droites à plat ou en faut plat et un peu lassantes me conduisent à Barrême. D'après le topo officiel c'est 155 Km D+2600 m, d'après le Garmin qui a un peu perdu le satellite (le secteur est assez perdu) c'est 144 Km D+ 3086 m, le tout en 7h06' sur le vélo, soit une moyenne de 20,3 Km/h hors pauses avec une pointe à 67,7 Km/h. Même si ma motivation était d'abord celle du plaisir des yeux dans un Verdon enflammé, je suis content de cette journée passée seul, donc sans la protection d'un peleton et avec un sac à dos conséquent mais adapté à la longueur de la sortie en milieu quasi montagnard.