Saint-François-Longchamp samedi 24 août, tard dans l’après-midi. Je passe enfin le portique d’arrivée après 5h36’ d’effort intense, épuisé comme rarement mais heureux. J’ai eu le temps de vérifier cet autre maxime: le triathlon le plus montagnard de France sur les distances S et M ! Alors fier de ne pas avoir craqué malgré un entraînement vélo trop juste depuis un an et demi. Je confirme, La Madeleine, c'est pas du gâteau !

Derrière ce bel aphorisme de l’organisateur se cache une épreuve redoutable et à mon avis destinée aux purs grimpeurs vélo. Le parcours est un peu hors format : nat 1,3K / vélo 53K D+2200m / cap 7K. Donc une partie vélo de 53 Km pour un dénivelé positif de 2200m, toute en grimpe à part l’approche de 12 Km depuis le lac et la descente de 13 Km du col du Chaussy. Il reste environ 2000m de dénivelé partagés entre les 14 Km des lacets de Montvernier suivis du col du Chaussy et les 14 Km par Montgellafrey.

         

Pour mon premier triathlon format M, la logistique n’était pas simple. En effet, le lac où se déroule la natation et le parc pour la première transition sont dans la vallée à St-Rémy de Maurienne. Le parc pour la seconde transition, le parcours cap et le village de course sont à la station de SFL. Le samedi, il a fallu monter à la station en voiture pour déposer les affaires de cap dès l’ouverture du parc T2 à 10h30, puis descendre au lac avec vélo, sac et affaires nat & vélo le parc T1 ouvrant à 11h30. On comprend alors pourquoi le départ se fait à 13h. Heureusement, mes jeunes voisins de parking m’ont proposé de m’emmener dans leur voiture jusqu’au lac, vélo sur le porte-bagage. Encore un grand merci à ces deux sympathiques grenoblois, Ludovic et madame (désolé j’ai oublié le prénom).

En camping dans la vallée depuis mardi soir, je ferai une reconnaissance de la seconde partie vélo mercredi matin. Pour résumé, quand c’est moins dur c’est encore dur ! Raide, très continu, pas vraiment de zone pour souffler. En particulier les sections N.D. du Cruet, Montgellafrey, Le Praz. Puis jeudi c’est reconnaissance de la natation au lac bleu. La température de l’eau est bonne, on pourrait presque se passer de combinaison, l’eau est claire et semble propre. Le parcours est très ludique en faisant le tour de l’île et les bouées jamais loin du rivage. Mais je comprends aussi que ca risque de bouchonner donc de cogner sévère. On verra bien…

Samedi 24 vers 13h, c’est le départ dans l’eau. Enfin départ comme on peut car ce n’est pas large et il me semble qu’on est bien plus que les 250 triathlètes annoncés (301). Placé à droite pas trop loin de la ligne, c’est le baston durant les premières centaines de mètres. Ceux partis trop vite se mettent à brasser, c’est le bordel. J’essaye de garder mon calme tout en faisant ma place et de poser mon crawl. Finalement j’aime ca et dans le second tour j’essaye de trouver des espaces plus ouverts pour nager. Déjà le pif-paf pour rentrer dans le chenal d’arrivée avec ses galets. On se redresse tout en ouvrant la combinaison, un verre d’eau au passage et on retrouve vélo et sac. Je prends quelques instants pour bien m’équiper car je connais la suite. Puis tout mettre dans le sac fourni par l’organisateur et qui le montera à la station.

Ca y est, on roule sur une petite route secondaire très belle, le temps est parfait, on croise ânes et chevaux. Je profite de cette courte section plate pour m’alimenter et faire le point. Arrive la montée au col du Chaussy par les lacets de Montvernier, souvenir de mon passage en 2016 lors d’une étape de la Haute Route. J’essaye de ne pas me mettre trop dans le rouge. Je croise le jeune caméraman descendu de moto, ce sera une bonne surprise à mon retour avec cet extrait vidéo !

         

Ravito au col puis descente rapide mais prudente, il y a une fête au village donc je m’attends à tout sur la route. Bon travail des bénévoles pour signaler les points dangereux. Ravito de Notre-Dame du Cruet où je refais les deux bidons, un d’iso l’autre d’électrolytes. A postériori je me suis hydraté correctement car aucune crampe malgré l’effort violent. J’enchaîne les trois sections vraiment dures : ND du Cruet, Montgellafrey mais sans la douche … et Le Praz. Je suis dans le dernier tiers, alors quand on croise un autre tri on échange quelques mots histoire de moins penser à l’effort. Ca grimpe jusqu’à la station, avec juste à la fin environ 200m de plat en arrivant au parc T2.

Descente prudente du vélo avant la ligne car j’ai l’impression d’avoir les cuisses en béton. Vélo posé, je m’assois pour passer les chaussures de cap tout en me demandant si j’arriverais à courir. Une gamine à côté semble épuisée et veut arrêter. C’est juste dans la tête, je l’encourage et pars en marchant. Autant les parcours natation et vélo sont magnifiques, autant celui de la cap est sans intérêt. Trois boucles en station sur bitume, en passant sur des parkings devant les commerces, rien de galvanisant. Pas grave, je pense juste à finir chaque boucle quitte à marcher dans les montées. Enfin le panneau «1 Km», je passe sous le portique d’arrivée les yeux fixés au chrono : 5h36’.

     

Epuisé mais heureux, direction le ravito où je me pose sur une chaise pour boire et savourer melon et pastèque. Je sais que c’est fini mais je suis un peu déconnecté, la tête est restée sur le vélo ! Sans doute un des trucs parmi les plus durs que j’ai fais. Alors le chronomètre je m'en fous même si je pensais finir en 5h. C’est mon premier format M, en plus sur un triathlon spécial, alors que ma première leçon de crawl et mes débuts en triathlon datent de moins d’un an et demi. Peu d’entraînements vélo aussi donc restons réaliste. Classé 255° / 301 partants dont 14 abandons (DNF) et en catégorie d'âge 14° / 14 V4M. Résultats détaillés sur Chrono Consult. Le premier fini en 3h01’, le dernier en 6h32’. Album photos. Heureux et fier aussi car si le classement est modeste j'ai tout donné, nat, vélo, cap. Merci à l’organisation et aux bénévoles pour l'ambiance et pour cette belle épreuve. Vraiment, La Madeleine c’est pas du gâteau !

Autres photos ou vidéos ces jours ci (page publiée le 29/08/2019).