Encore une année Covid, avec une préparation raccourcie, aucun stage et des compétitions préparatoires annulées (Vitrolles, Sausset, Saint-Raphael). Pour mes soixante ans, je voulais refaire un triathlon format L (nat 1,9 K vélo 90 K cap 21 K). Ce sera celui d’Embrun ce 4 juillet, un triathlon montagne. En un peu plus de trois ans et l’apprentissage du crawl, c’est à la fois mon 11e triathlon et le second longue distance après Royan en 2020.
Pas la peine d'ouvrir la «valise aux excuses», j’ai foiré ma course dès le départ. Les conditions météo étaient les mêmes pour tous (à des endroits différents) et le protocole Covid nous a interdit l’échauffement dans l’eau. Sans doute pas assez échauffé avant le départ (parc fermé à 8h pour un départ à 8h45), avec le cardio pas assez monté, j’ai galéré dès la première bouée sans trouver ma respiration aquatique. Il a fallu quelques passages sur le dos et que j’arrive à la bouée du fond pour me calmer et nager du crawl. Sentiment bizarre de honte et l’envie de jeter l’éponge, je continue en me disant "sors au moins la natation". En plus, une éponge dans le lac...
Une transition T1 beaucoup trop lente, pas très lucide. Je prends trop de ravito mais pas pratique par la suite en vélo. J’ai aussi oublié mes lunettes de soleil photochromiques et celles que je prends s’avéreront trop foncées pour les descentes, avec aussi la vue qui est moins bonne … Bref, je ne sens pas grand-chose jusqu’au 1er col (Le Sauze), sauf le cardio qui me semble bien haut, la ceinture Garmin n’aurait pas supporté l’eau ? Pourtant j’ai clippé le capteur seulement à T1. Toujours cette envie d’abandon, ici le retour sur Embrun serait encore facile. On va essayer de boucler le vélo au moins.
Descente rapide mais prudente avec des virages serrés que j’avais repéré lors de ma reconnaissance partielle du 17 juin (tour du lac depuis Savines en 3h16 hors pauses). Plus grand monde sur la route sauf les bénévoles aux ravitos. Pluie après le carrefour en épingle de la route de Barcelonnette. Pas désagréable (je préfère même à la chaleur), par contre le vent c’est moyen bien que tournant pour l’instant. Je m’arrête pour enfiler une veste imperméable et je vois alors que je suis suivi par le camion balais et par l’ambulance croix rouge ! Non pas que je sois hors délais, simplement je suis le dernier, c’est le protocole.
Une cohabitation qui va se prolonger jusqu’à… Embrun. Ce serait tellement facile de dire stop et de monter en voiture. Surtout que maintenant s’ajoute la douleur vessie/prostate et les nombreux arrêts infructueux. Peut être pas assez bu, bien que j'y sois attentif ? Le complément en Potassium ne fait pas trop d’effet, alors je prends du Spasfon. En tout sur le vélo et la cap, plus d’une vingtaine d’arrêts «techniques», avec la douleur plus forte en cap (les rebonds au sol et/ou l’acidité du corps ?). Bref, j’aurai signé immédiatement pour de la chirurgie !
Après le 2d col (Saint-Jean), un ravito et une descente très roulante vers Espinasse aux pieds du barrage de Serre-Ponçon. On attaque alors le 3e et dernier col (Lebraut) qui est assez long et surtout plus raide. Enfin ce col qu’on ne voit qu’au dernier moment. Descente rapide vers Chorges où l’on rejoint par une rampe protégée la nationale et son trafic. Sauf erreur, j’ai eu du vent de face depuis Chorges presque jusqu’à Embrun. Jusqu’au retour au parc, je ne sais pas encore si je me lancerais ensuite sur le semi-marathon, cela me semble dingue dans mon état.
Mais je pose le vélo à T2 avec encore 26’ de marge sur la barrière, une autre transition lente mais là c’est volontaire, je sais ce qui m’attends… En quittant T2 j’entends le speaker interviewer une jeune femme du Triathl’Aix, Stéphanie qui a réalisé une belle performance. C’est bizarre mais cela motive malgré tout. Donc c’est parti pour les 21 Km de course à pieds. Dire que je pensais tout plaquer dès les premières centaines de mètres en natation. Comme on dit chez les TontonTrailers : la douleur est passagère, l’abandon définitif !
Encore un beau parcours que je découvre, avec un peu d’ombre et plus varié que je ne le pensais, sauf cette grande ligne droite le long de la Durance. Merci aux bénévoles qui encouragent et à mon jeune serre-file en VTT qui m’accompagnera … un certain temps. Le chouchou avant d’attaquer la seconde boucle, j’alterne avec de la marche rapide par moment ou dans les faux plats. Enfin, un dernier détour pour le final et le portique d’arrivée après plus de huit heures d’effort. Mauvais chrono mais grosse émotion quand même en pensant aux heures qui ont précédé.
Classement scratch : 327° / 329 classés / 342 partants, dans la catégorie d’âge 60-64 ans : 15° V5 / 15, en 8h21 soit une arrivée 24' avant la barrière. Résultats détaillés sur GENIALP, choisir Format L. Pour l'ambiance, quelques photos des courses L, M, XS et jeunes mélangées. Heureusement que j'ai pris un selfie au parc, ca me fera un souvenir... Peut être d'autres photos ou vidéos à venir si j'en trouve (page publiée le 20/07/2021).
En conclusion un mauvais classement, mais c’est le mien ce jour là. J’ai roulé et couru avec environ 25’ d’avance sur la limite horaire. Après une phase «plus jamais ça», c’est finalement une expérience de plus dans laquelle j’ai bien noté mes erreurs de préparation, dans les transitions, etc. Un gros travail personnel à faire pour courir le semi en 2h maximum en fin de triathlon, je me donne un an pour y arriver. Reste le problème médical à solutionner avant le prochain format L… Un grand merci aux bénévoles pour leur bonne humeur et le petit mot qui fait du bien quand on est dans un jour sans ! Merci à l’organisation pour ce triathlon L exigeant, avec de beaux parcours dans un cadre fabuleux.
vidéo officielle du triathlon format L (solution temporaire suite Pb FaceBook):
Belle vidéo sur la tête de course:
Video de présentation du Triathlon L Embrun: