Trail des Aiguilles Rouges, Chamonix sans Vallorcine


Un an après de nouveau à Chamonix mais cette fois pour traverser les Aiguilles Rouges par le nord du massif, en direction de Vallorcine. Et puis … l'abandon après neuf heures de course. Le premier abandon en deux ans de compétition, en trente et un trails. Alors si il en faut un, ce sera celui là.

D'où un rèsumé plus personnel, en laissant passer quelques jours avant de le rédiger. Ceux qui recherchent des performances hors normes ou de la technicité peuvent fermer cette page. Ici rien que de l'humain, avec ses hauts et ses bas, ses humeurs. Comme déjà indiqué, j'ai créé ce site en 2009 d'abord pour mes recherches généalogiques, le sport en montagne s'y ajoutant ensuite. Pour certaines pages, il s'agissait de laisser une trace, aussi éphémère soit elle. Ce site est destiné avant tout à la famille et aux amis, ainsi qu'aux sportifs curieux, et rédigé sans prétention aucune. Vous trouverez tous les détails, cartes, résultats, etc sur le site du TAR ou ici pour l'édition de l'an dernier.


Profil du Trail des Aiguilles Rouges 2013 - copyright CHAMONIX MONT-BLANC MARATHON

Pourtant tout avait bien commencé. C'est la fin de mes congés d'été, après le Trail des Mouettes dans les Landes le week-end précédent, trail qui m'a encore comblé. A Chamonix pour trois jours, je suis installé au campanules hôtel des Houches. Une ballade samedi matin au plan de Cry, puis retrait du dossard et préparation du sac l'après-midi, en regardant la pluie tomber.

Dimanche 29 septembre 2013 4h30, parti à l'arrière je gère ma course, heureux d'être là. J'essaye de prendre quelques vidéos au lever du jour, dans un paysage splendide et un massif paré de ses couleurs d'automne. Finalement, même la météo est favorable malgré de la pluie et des orages annoncés. Etant un coureur plutôt lent, j'avais pris l'équipement en conséquence, tant pis je porterai un peu plus que besoin.


       

Après le col de la Glière, les ennuis de santé ont commencé. Douleur au bas ventre et à la vessie, probablement du à la boisson énergétique prise aux ravitos et que je n'avais jamais testé (différente de l'an dernier ?). Une intolérance peut être renforcée par le coca qui aurait augmenté l'acidité, mais c'est à vérifier car trois gobelets en trois ravitos, c'est peu. Pas vraiment inquiet au début car j'ai déjà rencontré cette gêne sur quelques trails. La conclusion après un bilan médical complet était qu'il fallait absolument diluer plus les boissons énergétiques commerciales. Ceci fait et en alternant un bidon d'eau, voir plus, et un bidon de boisson, plus de problème sur les derniers trails y compris sur du long. Donc auparavant quand cela arrivait, je prenais uniquement de l'eau pour me rincer les reins et la vessie, ce qui fonctionnait au bout d'une heure environ.


       

Et là patatras, à partir de l'Index, c'est devenu de plus en plus douloureux et tenace. Avec globalement une longue descente que j'estimais à moins d'une heure trente, je suis reparti du ravito de l'Index avec juste un bidon bien plein de boisson énergétique. Une erreur de débutant. La descente vers l'Argentière, par ailleurs très caillouteuse, s'est transformé en calvaire. Je n'avançais plus. J'ai jeté la boisson énergétique de peur d'aggraver encore mon cas, mais sans eau pour me rincer, je n'ai pratiquement rien bu durant ces deux heures Evidemment j'ai commencé à avoir les pieds qui traînent et cognent dans les pierres, et le genou jusqu'ici épargné qui se rappelle à mon souvenir. Je n'ai évité les chutes que grâce à mes bâtons.


       

Et puis l'évidence. Arrivé cinq minutes avant la barrière horaire à l'Argentière, barrière qui sera ensuite prolongée d'un quart d'heure, j'ai essayé de repartir après le ravito mais ce sera le demi tour moins de cinq minutes après. J'arrête après seulement 37 Km avec un dénivelé positif de 3000m en 9h, les deux dernières heures ayant été lamentables. J'arrête alors que le cardio et le mental vont bien. Je signale alors l'abandon au contrôleur la gorge nouée et repars sur Chamonix en stop (merci aux coureurs du petit TAR qui m'ont pris en stop rapidement). Je remonterai quand même en voiture à Vallorcine pour récupérer mon sac coureur et déguster une savoureuse tartiflette, l'effort ayant été long malgré tout. Mais je ne suis pas resté longtemps, pas le moral pour voir les trailers arriver. Il me manquait la fin de course et ma dose d'endorphine !

Bon en même temps, "y'a pas mort d'homme". Ce n'est que de la course à pieds en montagne. Il vaut mieux ça que de se retrouver par un matin d'hiver glacial en Pologne sur la place d'appel soixante dix ans plus tôt et entendre appeler son matricule. On a les ancrages qu'on peut ! C'est bien ce qui m'a perturbé, abandonner pour un "petit problème" aussi con, je ne voulais pas. Pas après avoir fini Les Citadelles dans la boue ou l'Ice Trail Tarentaise dans la neige. Mais comme le dira mon pote Nono, "31 trails en 2 ans et 1 abandon ben ta pas a ruminer trop longtemps. Te croque pas" ! Allez, pour laisser décanter cette sortie je replonge dare-dare dans les bandes dessinées du Génie des alpages avec les aventures de Romuald, mon alter égo virtuel.

Maintenant c'est repos durant trois mois, une bonne coupure. Du repos pour le corps afin de soulager les articulations et pour l'esprit afin d'envisager la suite plus sereinement. Il va falloir se pencher sur ce problème d'hydratation, peut être consulter un diététicien du sport ou envisager de préparer mes propres boissons. Si des trailers ont rencontré et résolu ce genre de problème, ils peuvent me contacter par mail afin d'échanger leur expérience.

Cela va aussi me laisser du temps pour rédiger un bilan de cette seconde saison de trail où le plaisir a très largement dominé et pour finir quelques montages vidéos. En particulier la vidéo du TAR, même si les rushs s'arrêtent après l'Index, comme par hasard… Les sorties vélo me feront du bien. Donc reprise du trail sans doute en janvier, ou plus tard, je ne sais pas encore où. Aucune certitude pour l'instant, seulement l'envie de retourner là haut pour dépasser cette défaillance, avec des potes sur un trail plus long si le genou tient. Alors rendez-vous peut être en aout 2014 sur la TDS. Mais franchement, tout autre trail montagne serait un aussi beau voyage, comme le Verbier, l'Eiger en Suisse ou les Dolomites en Italie…



Partager sur Facebook