SnowTrail à Chabanon ou le bal des vampires.

C’était à la fin des années 1970, dans un minuscule cinéma d’art et essai en haut de la rue Manuel à Aix. La première fois que je voyais ce film de Roman Polanski. Un délicieux mélange d’humour décalé, de poésie, de kitsch, avec la belle Sharon Tate. Et des références par dizaine, mes préférées étant le couple d’aubergiste plus yid que nature, oï oï oï ! Depuis, c’est devenu un film culte pour ma compagne et moi, même en VO avec ces accents incroyables. On adore le regarder l’hiver, à Noël, quand le sapin clignote et que la nuit arrive …

Pourquoi ce film a-t-il refait surface durant ce week-end à Chabanon ? Sans doute la neige qui tombe, recouvrant champs et sapins, les sons étouffés, une ambiance que j’apprécie et … la bande de "mort de faim" qui se lance dans la montée dès le signal donné. Comme une meute de loups affamés, aux dents longues. Avec mon Ludo à l’avant de cette meute, discret mais diablement performant.

Pour éviter le piège du départ commun aux deux parcours, j’ai essayé de suivre les premières lignes, tel l’innocent professeur Abronsius ! Ca n’a pas duré longtemps, mais suffisamment pour faire le plein d’acide lactique, avec ensuite les cuisses bien chaudes durant les premiers kilomètres. Une erreur à ne plus faire. Mais ce dimanche, c’était aussi la reprise après un mois d’interruption depuis l’hivernatrail, des séances de kiné et à nouveau l’entraînement avec les TontonTrailers début janvier au pilon du roi. La tendinite (ressaut de la hanche) est juste calmée, donc la prudence sera de mise.

               

Le grand parcours a été raccourci à 15 Km en raison de mauvaises conditions météo. Point de hurlement de loups le long de ce périple court mais intense. Tout juste le son pénétrant des canons à avalanche. On croisera bien quelques rares descendants du canis lupus, mais ces toutous se promenaient sagement avec leur maître. Cette année, pas de verglas mais une neige fraîche assez épaisse, parfois carrément humide, avec des flaques d’eau et des trous à éviter. La neige se mélangeant à la boue dans la forêt. C’est là, dans un aller-retour en boucle, que je croiserai Ludo, toujours souriant !

A un moment, la colonne pourtant à l’arrêt dans un bouchon fut remontée par quelques fâcheux tentant de grappiller des places. Quelle gloire pour ces shmocks ? N’ayant d’amour pour mon prochain que si ce dernier porte des valeurs qui nous sont communes, et encore, je souhaiterai donc à ces sinistres khazeres de finir entre les crocs de quelques vampires amateurs de trailers faisandés.

Ensuite le vent s’est renforcé, emportant avec lui la neige des branches et fouettant les visages. Je rejoindrai comme je peux le village et l’arrivée. Pas question de traîner dans l’obscurité, il faut vite rentrer avant que la nuit ne tombe et qu’ils ne se lèvent … Vite au village pour retrouver des visages humains. Aubergiste, une soupe chaude ! Fermez les volets, accrochez les gousses d’ail ! Avec des compagnons de route rencontrés à l’hôtel (Blandine, Franck et Romain de Velaux), nous montons dans ma Dacia transylvanienne pour rejoindre la vallée avant le crépuscule. La veille, nous étions au Relais de la forge à Selonnet. Accueil chaleureux et bonne table, une adresse à conserver. Ca c’est fait !

                   

Merci à l’organisation qui nous a offert un petit trail sympa malgré des conditions météo pas faciles. Un grand merci aux bénévoles qui se les sont gelées le long du parcours pour assurer notre sécurité. Je garderai un bon souvenir de ce week-end, comme l’an dernier d’ailleurs. Alors pourquoi ne pas revenir l’an prochain avec les TontonTrailers au grand complet ?

Photos et résultats sur le site et sur Facebook. Encore de belles photos du sympathique trailer Eric Galéa, déjà croisé au Lubéron et au Champsaur. Photos d'Adrien Houette. Merci à Pierre Alessandri pour son travail de qualité ainsi que pour la photo offerte. Prochain RV le 3 février à Cadolive pour le trail de la Galinette, sur le petit parcours de 18 Km afin de travailler une peu la vitesse qui me fait défaut. En attendant, on va s’affuter les canines !