Trail du Grand Lubéron : les descentes, c'est la misère …
Dimanche 27 mai 2012, réveil à 4h du matin pour rejoindre le petit village de Cabrières d'Aigues, où le parcours TGXL nous emmènera à travers le Lubéron le long de ses 41 Km pour 2200 mètres de dénivelé positif.
Réalisé en 5 h 52' 19" à la moyenne de 6,98 Km/h, je fini 96° sur 156 partants (le premier a mis 3h26, le dernier 7h32). Soit 20°/31 dans ma catégorie V2. Et au challenge des trails de provence, j'obtiens +267 points, soit la 47° place temporaire, top 50 mais ca va pas durer ! C'est ma dixième compétition de trail depuis octobre. Mais c'est surtout la première fois que je dépasse 40 Km et un D+2000 m, l'objectif sera donc de finir sous la barrière horaire et sans se blesser. Sans trop de repères, j'avais estimé mon temps entre 6h à 8h.
A 7h, départ lancé derrière le directeur de course, histoire de sortir des ruelles du village. Et à Cabrières, les filles partent devant, en privilègiées ! Direction la première montée, vers les crêtes, via des DFCI puis des singles ombragés.
On rejoint le col de Cabrières pas une succession de bosses, d'où on plonge versant nord direction le village d'Auribeau au K13 et son ravito solide/liquide. Cette première descente directe sur un terrain pierreux a réveillé les douleurs au genou, malgré l'orthèse enfilée sur les crêtes. Pour l'instant, celà tient parce que je suis descendu tranquillou, en freinant un peu, quitte à me faire doubler. Je repars du ravito avant 9h
A partir de là et jusqu'au retour sur les crêtes, le paysage est sublime: un mélange de verdure, de fleurs, de parcours variés sous les arbres, et quelques éboulis et lacets bien grimpants. Je me régale réellement. La casquette offerte par l'organisation bien vissée sur la tête, mes bâtons font leur boulot, je bois régulièrement, tout va bien. Temps chaud mais pas trop, un léger voile de nuages filtrant le soleil. Le second ravito du K24 arrive, j'en repars vers 10h30.
Direction le sommet du Mourre Nègre (à 1120m) au K31. Ici le tracé est plus monotone et la fatigue commence à se faire sentir, surtout dans les descentes (les séquelles des articulations cassées !). Je prends un gramme de Dafalgan, tout en "serrant les dents" parce que je sais qu'au mieux celà va durer jusqu'à l'arrivée. Pendant un instant, j'ai même un doute sur le dernière grosse descente "droit dans l'pentu", mais j'ai encore pas mal de marge sur la barrière horaire et mes bâtons soulagent mes jambes.
A nouveau le col de Cabrières, d'où on plonge cette fois versant sud, direction le ravito du K35. Dans un single de cette descente, je croise les coureurs des Dunes de l'espoir, chapeau ! Je prends le temps de recharger un dernier bidon et j'y ajoute un stick anti-crampes, au cas où… Dernière partie, le moral est bon même si "l'éternité c'est long, surtout vers la fin". On quitte le ravito et la gentillesse des bénévoles pour un tracé sous les arbres, en terrain souple au début. Les coureurs sont bien espacés, il fait beau, les pensées vagabondent, j'ai trouvé mon rythme pour tenir. Le bonheur à l'état brut, très brut quand même !
Extrait video on va y'aller tranquillou (le montage reste à faire).
On rejoint des DFCI caillouteuses, on fera avec mais en ralentissant. A deux kilomètres du village, panneau d'avertissement car on traverse à gué un ruisseau par des "marches raides". Prudemment, je ralentis et pose les mains pour descendre. Mon poursuivant se ramasse, j'ai bien fait de ralentir... Plus tard, en voyant les photos des premiers dans ce passage, l'impression de voir deux courses distinctes. Mais c'est pas grave !
Enfin le village, ses ruelles et … ses escaliers. Oups, presque gamelle ! Et l'arrivée sur la place en moins de six heures. Objectif plus que tenu et la banane ! Un peu d'attente pour rien chez les ostéopathes, trop de monde. Alors direction un plateau repas sous les arbres, avec un rosé du village qui passe tout seul, comme le cône glacé d'ailleurs ! Merci au club caval-pertuis et aux bénévoles pour ce beau trail, bien balisé, et pour l'ambiance. Photos de la tête de course et celles du club. Reportage sur le vainqueur.
Epilogue: une course en "mode économie" imposé par mes articulations. Donc pas mal de frustation en voyant ceux que je doublais dans les montées me reprendre dans les descentes. Surtout que lorsque tout va bien, avec un terrain souple, j'adore engager dans les descentes … Mais çà fait partie du jeu, on l'accepte ou on arrête. Finalement, deux jours après, je me porte pas plus mal qu'après le "petit parcours" de la Ste-Victoire (33 Km +1300m). Cela me conforte dans ma préparation et les soins à faire. Reste que dans quatre semaines, je serai à Vallouise pour le grand trail des Ecrins, un autre monde…