Dimanche 6 avril, rendez-vous à Rousset avec Sandra, Marco et Gaëtan pour le départ du TSV, soit environ 58 Km pour un dénivelé positif de 2900 m, à parcourir en moins de douze heures. A sept heures du matin on supporte les manchons mais dans quelques heures le soleil va régner et la face sud se transformera en four thermique.

               

L’approche depuis Rousset est assez roulante, avec le redoutable tunnel sous la RN7… Après le ravito de Saint-Anthonin, le parcours devient de plus en plus technique : des montées raides dans lesquelles il faudra gérer pour ne pas se brûler, une crête piégeuse pour les chevilles, des descentes rocailleuses car la Sainte-Victoire c’est avant tout … un gros tas de cailloux ! A part un peu de sentier en terre dans le Cengle, avant la Marbrière et au début des Plaideurs par ailleurs splendide sous les arbres, le reste c'est de la caillasse, avec pas mal de singles étroits cachant racines et pierres... Aucun amorti et équilibre précaire, rares sont les endroits où l’on peut relâcher l’attention.

Personnellement avec deux articulations fracas, j’ai géré ma course avec une foulée rasante quand c’était possible et les descentes en mode «frein à main». Jamais agréable de voir ceux doublés en montée vous reprendre sans trop d'effort en descente, mais c’est le jeu. Enfin, surtout dans la descente des Venturiers parce qu’après les Plaideurs, ils étaient déjà moins excités ! Ma descente de l’Oratoire vers Puyloubier aura été un calvaire… Un seul objectif : finir à mon rythme sans trop de casse, tout en prenant du plaisir. Et sourire, s'amuser des aléas, ça aide bien !

                       

Cette fois et malgré la chaleur, aucun problème d’hydratation comme au TAR l’an dernier. Juste deux alertes dans la section la plus dure, entre Puyloubier et le refuge Baudino. D’abord un début de coup de chaud juste après Saint-Ser : courte pause assis à l'ombre, je rince la tête et m'hydrate encore plus. Puis dans les derniers lacets bien raides avant le refuge, grosse crampe aux adducteurs droits. J’étire un peu la jambe et repart en l’économisant

Après le refuge, c’est un single piégeux mais ludique. Et plus on va vers l’ouest, plus le vent rentre et nous rafraîchit un peu. Arrive le dernier ravito de Saint-Anthonin, puis la remontée du Cengle en alternant course lente et marche rapide. Ensuite c'est le bitume et la descente vers la route et son tunnel, cassé en deux avec les jambes qui ne veulent plus plier... Enfin le moulin, les vignes, les dernières rues et l’arche d’arrivée, toujours un grand moment.

               

Après plusieurs recos, j’avais prévu des temps de passage réalistes et je termine environ une demie-heure avant, mise à part le ravito vers 8h30 le parcours ayant été rallongé par la route. Je finis en 10h28’, classé 215° sur 364 partants et 28° vétérans II. Hier, la face sud était un vrai chaudron, avec beaucoup d'abandons sur ce parcours... Donc heureux d'avoir fini, épuisé mais en bonne santé ou presque, des images plein la tête.

Les autres TontonTrailers m’ont attendu malgré l’heure tardive, ils ont encore fait de belles performances. Merci aussi à mes amis Nono et Patrick qui nous ont fait l’assistance morale, photographique et humoristique ! Suivra un bon repas à l’arrivée et équilibré ce qui est rare, mais je suis trop crevé pour tout goûter. Au passage, merci aux bénévoles et à l’AIL Rousset pour leur accueil et l’organisation. Un seul bémol et là seuls les grands me comprendront : le tunnel pour passer sous la route, mais c’est un impondérable.

Pour résumé, c’est un trail magnifique, bien organisé mais très dur, avec beaucoup de caillasse, un calcaire redoutable mais magnifié par la lumière. Je retiendrai aussi le soutien des copains en haut du Clapier, les pensées vers mes proches qui feront du bien dans les passages à vide, la fierté d’avoir réalisé ce parcours usant même en terminant derrière. Enfin, de vrais moments de bonheur, comme ceux courant sous les arbres au début des Plaideurs…

Résultats complets. Albums photos de Patrick Basso (pas du Clapier, Plaideurs, l'arrivée), de Philippe Paternolli, de Michel Raveu. Et toujours de superbes clichés d'Akunamatata. En attendant la suite. Prochains RV peut être à l'Aurélien Trail si j'ai récupéré, et enfin la montagne. Mais cette fois la vraie montagne, avec les forêts, les alpages, les éboulis, l'altitude... Sans doute à la Meïje puis à l'Eiger.