Dimanche 9 octobre 2016: sortie club Les TontonTrailers au Ventoux avec Sandra, Patrick (caméra AR), Nono (caméras partout !), Marco, Gégé, Thomas, Gilles, Michel, Olivier à l'assistance et Jef (caméra AV). Je termine donc cette saison V dans la bonne humeur ! Maintenant, du repos et du off sans objectif. En attendant le bilan de la saison et un éventuel résumé du Ventoux courant octobre, voici déjà le montage de Nono sur Vimeo, l'album photos sur Facebook et ma vidéo :






Dimanche 5 juin 2016: départ à minuit pour un aller/retour Aix-en-Provence Mont Ventoux. L’ultra en cyclisme cela commence où ? Bein… dans l’escalier à descendre du 4e étage vélo à l’épaule et sac sur le dos ! Et pourquoi ? Bein … justement parce que «j’en ai plein le dos», autrement dit pour éviter un pétage de plomb avec les connards du travail et donc se vider la tête. Bref, faire redescendre la pression. Après coup, je dois dire qu’elle est bien redescendue la pression…



Et la nuit, ce n’est pas trop dangereux ? Bein … vu le nombre d’encxlés de chauffards égoïstes irrespectueux de la vie qui m’ont frôlé dans l’après-midi, aucun problème avec la nuit à condition d’éviter les animaux. Donc prudence dans les descentes en pleine campagne (sangliers, biches, chiens errants…). Un seul impératif : être vu et bien voir, d’où la tenue fluo, lampes clignotantes, phare. Prudence aussi si vous ravitaillez dans une ville ou un village car la nuit la viande soule sort des bars pour reprendre la voiture… Je vais finir par éviter le secteur du Ventoux, encore un «rallye» de porches vers Sault où j’ai pu vérifier que leur ordinateur de bord bug sur la distance de sécurité à respecter (1,50 m hors agglomération). Quand à la vitesse ou le bruit, quasiment aucun gendarme hormis une estafette à Lourmarin, en zone piétonne !

Et qu’est-ce qu’il faut emporter ? De la Moraline et du Motivex ! Sinon, un bon éclairage avant (Ferei BL100 860 Lumens réglée à 50% soit environ 5h d'autonomie) et arrière (Knog Blinder 4 leds 44 Lumens), avec des lampes d’appoint au cas où. Pour l’appoint, de préférence une frontale sur le casque pour un éclairage directionnel qui sera utile pour vérifier les pignons, bien voir les panneaux de côté, etc. Pour les ravitos, il faut se connaître, savoir ce qui passe encore même après dix ou quinze heures d’effort. Par contre, j’ai bien fait d’anticiper à l’avance les éventuels points d’eau potable, car de plus en plus de fontaines sont tout simplement fermées. Côté alimentaire, j’avais de petites pommes de terre salées, c'est génial. Des pommes de terre nouvelles cuites juste à point pour rester fermes, épluchées, coupées en deux, avec du beurre étalé au milieu, de la fleur de sel et du curcuma. On referme et on enroule dans du film étirable. A cause du poids du sac d'ultra, j'en ai pris seulement trois, snif. Une fois gouté la première, j'ai regretté de pas en avoir emporté plus. C'est divin, équilibré, ca casse le gout du sucre, aucun écœurement et c'est digeste. Merci Natou ! Un mélange de fruits secs (noisettes, noix de cajou, amandes, ananas séchés, chips de bananes, goji) a très bien remplacé les gels et barres chimiques. Je n’ai pratiquement pas eu de crampes, seule une vilaine contracture entre les omoplates, mais globalement jusqu’au K200 ca allait. Ajouter une pharmacie minimaliste: pipette sérum physio (yeux), anti-nausées (le plus indispensable à mon avis), anti-diarrhée, antalgique (Dolipranne pour les douleurs au genou abimé), crême solaire au moins pour le visage, couverture de survie. Un seul oubli: de la crême anti-frottement à remettre après dix heures de route, cela n'aurait pas été du luxe (avant le départ, pas assez de crême appliquée sur les appuis des ischions, ca a frotté). Le tout dans un sac-à-dos léger (Salomon Agile 12L 380 gr) sur lequel j'ai ajouté un cordon élastique pour fixer la veste si besoin.

Et s’il t’arrive quelque chose ? Mais je pars essentiellement pour qu’il m’arrive quelque chose ! C’est le but, enfin ! Mais du positif, de la bonne grosse défonce, pas de la série noire si possible. Cela m’a plus semblé être un voyage intérieur, l’aspect sportif ou technique est présent bien sûr mais il faut l’oublier pour être pleinement dans le voyage. Et la nuit, c’est fantastique. Si la route le permet (malheureusement le ciel voilé a un peu occulté la lune), il ne faut pas hésiter à réduire l’éclairage pour se laisser fondre dans un paysage changeant et ouvrir grand les oreilles : une atmosphère ouatée avec un festival de chants d’oiseaux…


                       

Mais si tu as besoin d’assistance ? Et si, et si… et si ma tante en avait on l’appellerait tonton ! Un véhicule d’assistance, c’est très bien. J’en ai bénéficié avec Les Amis de Luisa lors des défis au Ventoux. On roule bien plus léger, avec des amis pour vous soutenir et pour partager ces moments, éventuellement vous ramener en cas de problème. Sauf qu’au retour, étant donné l’épuisement progressif à force de lutter contre le vent de face ou travers droit, je ne sais pas si avec l’assistance j’aurais terminé mon trip en vélo. Un bon exemple c’était à l’Ice Trail Tarentaise en 2013 au dernier ravitaillement (bar de la cascade) : accessible en voiture, avec la famille, les binouzes fraîches d’un côté et de l’autre côté encore le col Pers 3009 m à gravir… Pas mal de trailers ont abandonné ici. C’est LE problème de l’assistance, il faut savoir verrouiller dans sa tête.

Et si on veut le faire nous aussi ? Sache jeune padawan que la nuit ouverts les yeux tu garderas, car puissant est le côté obscur de la force … et ainsi les crapauds tu éviteras ! En effet, depuis la gare de Bonnieux au K49 jusqu’à Coustellet, j’ai emprunté la veloroute du Cavalon. Cette piste au bon revêtement longe parfois une rivière, d’où les crapauds. Mais ne rêvez pas trop, il y a plusieurs poteaux non réfléchissants en plein milieu. Fontaine d’eau pratique aux Beaumettes.

Alors, et tes souvenirs ? Crapauds, couleuvre, faucons… De vrais cons aussi, comme ces beaufs qui m’ont jeté une canette depuis leur voiture en me croisant. Pas de doute, on est bien en France. Alors repensons à la féerie de la nuit. A l’arrivée sur Bédoin à l’aube, avec une bonne pause avant les 21 Km de la face sud du Ventoux et ses 1620 m de dénivelé. La section entre Saint-Estève et le chalet Reynard est vraiment continue dans la difficulté. Surtout attaquée après 103 Km de nuit et qu'il en reste encore plus de 100 pour rentrer. Les nuages qui se déchirent sur le sommet, les champs de fleurs et de lavandes. Mais aussi le vent de face ou de travers une fois descendu dans la plaine de Pertuis et pratiquement jusqu’au bout. Ce vent m’a progressivement épuisé, seules des pauses de plus en plus rapprochées me permettront de rejoindre Aix après 17h10 en tout. Bilan 262 Km avec un dénivelé positif de 4278m en 13h09 de vélo (autolap), détails sur Strava.

Après coup, je conseillerai peut être ce parcours dans l’autre sens (le col depuis Céreste semble interminable avec la fatigue) ou avec des variantes : 1) de la combe de Lourmarin, éviter Bonnieux et rejoindre Apt ouest, puis le col de Murs. Ce qui passe mieux dans l’autre sens (descente du col de Murs vers Venasque dangereuse la nuit), Mallemort, Bédoin; 2) de Saint-Christol, rejoindre Apt par Rustrel (sinon pas mal de routes en mauvais état, en travaux, j’ai eu des gravillons en descente sur des kilomètres, avec les voitures qui doublent).



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